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poisonneur qui, après avoir bien tué et volé à la Saint­Barthelemy, mourut sur un fumier. Sa femme étoit une vilaine qui mourut au lit d'honneur.
Le même jour, Sylva, medecin piedmontois marié à Abbeville, et prisonnier en la Conciergerie à Paris pour sodomie, nant à la table du geolier, entra en paroles avec un autre prisonnier nant avec lui, au­quel il donna un coup de couteau; lequel les autres prisonniers aussi dînans avec lui voulurent lui ôter. Ce qu'ils ne purent faire, pour ce qu'il menacoit chacun d'eux de les tuer s'ils approchoient de lui, disant enfin qu'il le donneroit au sieur de Friaize, gentilhomme beausseron, là aussi prisonnier pour lors. Ledit sieur s'approchant de Sylva pour prendre amiablement de sa main le couteau, ce medecin lui en donna plusieurs coups, dont il tomba mort sur la place. Renfermé en un cachot, fit la nuit ensuivant des pelottes en guise de pilules avec du linge arraché de sa chemise, qu'il avalla pour se suffoquer; et fut trouvé mort le lendemain , [ et fut traîné à la queue d'un cheval à la voirie, où il fut pendu par les pieds. ]
En ce mois de janvier, le jeune fils de la dame de Grandrue (-) fut reçu par faveur conseiller, sans rien répondre. Et pour ce que son frere, pour avoir trop ré­pondu, s'étoit ruiné, on fit et sema les vers suivans :
Si Grandrue n'a point répondu, * Ne lui faut faire réprimandes, Puisque son frere fut tondu Pour réponse à trop de demandes. L'un fait fortune en se taisant, L'autre se ruine en répondant :
f 0 Le jeune fils de la darne de Grandrue : Jeau de Grandrue.
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